Série de conférences Beutel Goodman – Entretien avec Amgen Inc.


16 mars 2023

Note : Cet enregistrement a eu lieu le 9 mars 2023. La vidéo se déroule en anglais.

Amgen Inc., une société de biotechnologie de premier plan spécialisée dans la santé osseuse, l’immunologie, la santé cardiovasculaire et l’oncologie, occupe une place importante dans les portefeuilles d’actions américaines et mondiales de Beutel Goodman depuis 2018. À l’occasion de cet événement de la série de conférences Beutel Goodman, Rui Cardoso, directeur général, Actions américaines et internationales, s’entretient avec Robert A. Bradway, président et chef de la direction d’Amgen, au sujet de parcours de l’entreprise durant la dernière décennie et des perspectives quant à ses prochains objectifs à long terme.

 

Remarque : Les renseignements contenus dans cette transcription et cet enregistrement ne constituent pas des conseils juridiques, financiers, comptables, fiscaux, liés aux placements ou autres, et ne doivent pas servir de fondements à de tels conseils. Il ne s’agit pas d’une invitation à acheter ou négocier des titres. Beutel, Goodman & Company Ltée ne cautionne ni ne recommande les titres dont il est question ici.

 

Rui Cardoso : Merci de vous joindre à nous pour cet événement de la série de conférences Beutel Goodman qui met en vedette Amgen Inc.

Avant de commencer, nous aimerions vous aviser que, pour respecter les exigences réglementaires, Amgen doit fournir la liste des participants à certains organismes de réglementation. Beutel Goodman pourrait donc devoir transmettre votre nom ainsi que des renseignements sur votre entreprise. Sachez que ces renseignements ne serviront qu’à cette fin et qu’aucune autre donnée personnelle ne sera recueillie. Si vous refusez que Beutel Goodman relaie votre nom ou des renseignements à Amgen dans ce but, veuillez quitter la webdiffusion maintenant. Si vous souhaitez obtenir de l’information après l’événement, communiquez avec votre représentant de Beutel Goodman.

Amgen occupe une place importante dans les portefeuilles d’actions américaines et mondiales de Beutel Goodman depuis 2018, et nous sommes très heureux d’organiser cet événement en compagnie de Robert Bradway, qui est président du conseil d’administration, chef de la direction et président d’Amgen. Depuis qu’il a rejoint les rangs d’Amgen, Robert a joué de nombreux rôles. Arrivé à titre de chef de la stratégie opérationnelle en 2006, il est devenu chef de la direction financière en 2007, puis président et chef de l’exploitation en 2010. Il est passé chef de la direction en mai 2012, et combine actuellement les fonctions de président du conseil d’administration, de chef de la direction et de président d’Amgen. Bienvenue, Robert. Merci de vous être joint à nous aujourd’hui.

Bob Bradway : Merci de l’invitation, Rui.

Rui Cardoso: Nous allons d’abord parler des activités d’Amgen – ce que fait la société, mais aussi la manière dont vous envisagez son avenir et ce que vous allez faire pour créer de la valeur pour les actionnaires. Nous parlerons ensuite de notre contrôle diligent, pour voir comment les fondamentaux de la société répondent aux critères de Beutel Goodman. Enfin, nous verrons comment Amgen s’y est pris pour gérer l’expiration de ses brevets au cours des dernières années, les risques et les possibilités que Robert voit se profiler à l’horizon, et les priorités de la société en matière d’investissement.

Selon moi, l’élément le plus intéressant, c’est le recentrage d’Amgen ces dix dernières années. L’entreprise a dû composer avec une concurrence accrue et l’expiration du brevet de trois de ses médicaments phares. Malgré ces obstacles, Amgen a poursuivi sa croissance. Aujourd’hui, la société lance plusieurs médicaments, élargit son expertise à de nouveaux domaines, comme l’oncologie et l’ostéoporose, et dispose d’un vaste portefeuille de produits.

La pierre angulaire de notre approche d’investissement, c’est notre cadre d’évaluation discipliné. Nous évaluons les entreprises sur la base de leurs flux de trésorerie disponibles durables. Robert, quand vous êtes devenu chef de la direction, des rumeurs circulaient dans les médias et chez les analystes financiers. On disait qu’Amgen allait prendre part à une importante fusion-acquisition, et les investisseurs semblaient ignorer l’accent qui était mis sur l’excellence opérationnelle. Rappelons que les marges de BAIIA, par exemple, sont passées de 40 % en 2012 à plus de 50 % en 2018, un facteur clé de la croissance des flux de trésorerie disponibles.

 

Quelles sont les principales mesures que vous avez prises pour améliorer votre excellence opérationnelle, et plus particulièrement vos marges?

 

Bob Bradway: C’est une excellente question, Rui. Vous avez raison, les gens ne s’attendaient pas à ce qu’Amgen mette en place des changements qui lui permettraient d’augmenter ses marges d’exploitation de plus de 10 %. Pour vous remettre en contexte, cette transformation a eu lieu au moment où le brevet de trois franchises de longue date a pris fin. Nous avons alors annoncé à nos effectifs que nous voulions augmenter nos marges pour pallier les répercussions de ces expirations, alors même que nous élargissions notre présence mondiale, pour la faire passer de 50 à plus de 100 pays, que nous lancions une dizaine de nouveaux médicaments à l’échelle mondiale et que nous déployions une nouvelle grande plateforme de fabrication. Nos employés, qui se demandaient bien comment nous allions arriver à faire tout ça, étaient sur le fil du rasoir. Il nous a fallu prendre un peu de recul pour faire le point sur les démarches dans lesquelles nous étions engagés, éviter les efforts superflus et déceler les domaines où les progrès étaient plus lents. En reconsidérant l’ensemble de nos activités à partir de la base, nous avons pu mettre tous nos employés, partout dans le monde, sur la même longueur d’onde, et opérer avec eux des changements d’envergure.

Nos marges d’exploitation ont atteint 52 % en 2018 – une augmentation de plus de 12 %. Nous avons doublé le nombre de pays où nous exerçons nos activités et avons lancé de nombreux nouveaux médicaments. Pendant cette période, nous avons adopté les procédés de fabrication les plus efficaces de l’industrie, avons racheté un grand volume d’actions et augmenté régulièrement notre dividende.

En d’autres mots, Rui, nous avons suivi la bonne vieille méthode : nous concentrer sur nos activités, processus par processus, en nous demandant ce que nous pouvions faire pour progresser plus rapidement et accroître notre efficacité.

Comme Beutel Goodman, nous portons une attention particulière aux flux de trésorerie après impôts de notre société. C’est pourquoi nous avons voulu que nos employés prennent conscience que, quand nous investissons des capitaux, nous attendons un rendement approprié en retour.

D’ailleurs, nous avons fait quelque chose de très stimulant et satisfaisant : étudier de près le cycle de vie du processus de recherche et de développement pour trouver des moyens de l’accélérer. Prenons par exemple le récent lancement du Lumakras, un médicament contre le cancer. Nous avons raccourci considérablement – de plus de quatre ans – son processus de développement, et ce, grâce au travail effectué par nos équipes pendant cette période de transformation. Nous avons récolté les fruits de ces changements en 2018, mais leurs effets positifs se font encore sentir aujourd’hui.

Rui Cardoso : Quand nous déterminons la valeur d’une entreprise, un des aspects qualitatifs sur lesquels nous nous attardons est la gouvernance, notamment la qualité de l’équipe de direction et la prise en compte des intérêts des actionnaires à long terme. Selon nous, les primes au rendement stimulent les activités et motivent les gens.

 

Avez-vous remanié ce volet à l’échelle de l’entreprise, en ce qui concerne par exemple la recherche et le développement, pour accélérer la commercialisation des médicaments et améliorer leurs chances de réussite?

 

Bob Bradway : Nous avons tout d’abord des objectifs annuels assortis de primes rattachées quasi exclusivement aux résultats financiers et aux progrès de notre portefeuille de produits. Cela nous pousse à investir dans l’innovation – au cœur de la réputation d’Amgen –, mais aussi à rendre des comptes sur notre performance financière à tous les membres de l’organisation, performance qui est généralement calculée en fonction de notre chiffre d’affaires et de notre bénéfice net sur une période de 12 mois. La rémunération de nos effectifs, qui se fait selon un plan triennal, comprend dans la majorité des cas des actions, pour que tout le monde comprenne que le rendement de la société peut avoir une incidence importante sur la rémunération individuelle. Pour ma part, plus de 75 % de ma rémunération est établie en fonction de la performance de la société sur les marchés boursiers, et il en va de même pour nos autres hauts dirigeants. En résumé, nous avons une rémunération par actions, mais elle est corrélée à la performance boursière de la société, ce qui sert les intérêts de nos actionnaires.

Rui Cardoso: En plus de renforcer les capacités internes de R et D, vous avez fait l’acquisition de certaines entreprises en démarrage, par exemple Five Prime Therapeutics, et de différents produits bien établis, pensons à l’Otezla, dont les droits sont plus qu’intéressants, qui appartenait à Onyx.

 

Dans le cadre de notre processus d’investissement, nous surveillons de près la manière dont les entreprises déploient leurs capitaux. Quels critères ont guidé ces investissements?

 

Bob Bradway : Dans le cas de ces acquisitions, nous avons privilégié le rendement du capital investi. Je m’explique. Selon nous, si nous voulons créer de la valeur pour nos actionnaires au moyen d’une acquisition, nous devons voir clairement comment nous allons en tirer un rendement supérieur au capital investi. Nous évaluons par exemple le taux de rendement interne [TRI] de certaines transactions potentielles. Si nous estimons que nous pouvons obtenir un TRI supérieur au capital investi, nous nous concentrons sur ce qui nous positionne le mieux comme acheteur dans le secteur. Nous pouvons offrir aux actionnaires vendeurs une prime tout en conservant une valeur suffisante pour nos propres actionnaires afin que l’acquisition reste avantageuse. Très souvent, nous essayons de mettre la main sur des entités que nous pouvons soutenir au moyen de nos compétences existantes, par exemple dans le secteur de la vente et du marketing, ou en ce qui a trait à l’organisation du processus de développement ou de fabrication de médicaments, le but étant d’élargir leurs capacités. Nous faisons preuve d’un scepticisme rigoureux quant à la rentabilisation des fusions-acquisitions.

En fait, nous prenons le temps de bien comprendre comment le rendement est généré par le capital que nous mettons en jeu, toujours dans le but d’obtenir une valeur nette actuelle supérieure à zéro.

Rui Cardoso : En 2018, vous pensiez que l’action de votre société était très bon marché, ce pour quoi vous avez opéré un rachat à grande échelle par voie d’un processus d’adjudication à la hollandaise. Quand ce rachat a été annoncé, nous achevions notre contrôle diligent sur Amgen, et espérions ne pas rater l’occasion d’y investir. Heureusement, le marché n’a pas jugé aussi intéressant que nous le rendement du capital et, une fois notre analyse préliminaire terminée, nous avons pu placer nos billes avant que l’action ne s’envole. Comme actionnaires, nous sommes séduits par un bon rendement du capital, surtout à ce niveau. La valorisation boursière de votre société est aujourd’hui à un niveau similaire.

 

Comment envisagez-vous le déploiement de vos capitaux? Vous soupesez actuellement la possibilité d’acquérir Horizon. En quoi serait-il avantageux d’aller de l’avant plutôt que de procéder à un rachat d’actions? Et quelles sont les facettes des activités de Horizon qui vous semblent les plus attrayantes?

 

Bob Bradway : Rui, j’aimerais souligner qu’au cours de la dernière décennie, nous avons reversé environ 95 milliards de dollars à nos actionnaires au moyen d’une combinaison de rachats d’actions et de dividendes – notre dividende n’a d’ailleurs pas cessé d’augmenter. Le grand nombre de rachats est aussi attribuable au remaniement de nos pratiques en matière de fiscalité au cours de cette période, ce qui nous a permis de rapatrier des liquidités au pays. Ainsi, dans le cadre de ce remaniement, nous avons restructuré notre capital d’une manière que nous jugeons aujourd’hui très efficace pour notre société. Notre objectif consiste à maintenir un solide bilan, où le coût du capital est attractif, compte tenu de la nature de nos actifs qui génèrent des flux de trésorerie. C’est selon nous un bilan de grande qualité pour les investisseurs. Dans nos investissements, notre premier volet, c’est l’innovation. Dans cette optique, nous ciblons les secteurs qui peuvent nous rapporter un rendement intéressant en recherche et développement. Nous dépensons dans ce domaine entre quatre et cinq milliards de dollars par année.

Notre deuxième volet, ce sont les investissements à long terme pour soutenir cette innovation. Cette année, par exemple, nous allons débourser environ un milliard pour mettre sur pied le réseau de fabrication le plus efficace au monde dans le secteur des médicaments biologiques. Nous investissons donc massivement dans la fabrication, tout en faisant de la recherche et du développement une priorité.

Quand nous regardons ce que nous allons faire de notre capital, nous nous demandons d’abord comment nous pouvons faire progresser l’innovation, qu’elle soit interne ou externe. Ensuite, après avoir étudié l’ensemble des possibilités d’investissement dans ce domaine, nous évaluons ce que nous pouvons faire pour remettre du capital à nos actionnaires, ce qui prend généralement la forme de rachats d’actions et de dividendes.

Nous avons annoncé notre intention d’acquérir Horizon – la transaction est en cours d’examen par les organismes de réglementation. Comme nous l’avons dit lors de l’annonce, nous pensons pouvoir apporter une valeur ajoutée considérable au fil du temps, et ce, grâce à notre réseau international et à notre longue expérience dans la fabrication de médicaments biologiques – ce que fait justement Horizon. Ses médicaments sont en tête de leur catégorie pour les patients qui souffrent de maladies ou de troubles très graves, et c’est exactement ce que nous cherchons.

En matière d’innovation, nous voulons devenir les leaders des nouveaux médicaments novateurs contre les maladies très graves.

Rui Cardoso: Excellent. De notre côté, nous recherchons des entreprises susceptibles d’offrir un rendement élevé du capital, mais qui recourent avec parcimonie à l’endettement comme outil opérationnel.

 

Comment voyez-vous l’endettement de la société à long terme, et après l’acquisition de Horizon? À quelle vitesse souhaitez-vous réduire cet endettement et dans quelle fourchette se situera-t-il à long terme? Je vous demande ça parce que c’est une donnée pertinente pour les actionnaires.

 

Bob Bradway: Nous priorisons, comme vous, le rendement du capital investi. Comme je l’ai dit, c’est même l’une des composantes de notre programme de rémunération par actions à long terme. Sur ce plan, il y a deux choses à faire, Rui. D’une part, il faut s’assurer que le rendement du capital investi dépasse le coût du capital, car c’est de cette manière que nous créons de la valeur à long terme pour nos actionnaires. D’autre part, nous devons investir suffisamment dans l’innovation. Si le rendement est trop élevé, ça peut laisser entendre que ce n’est pas le cas. Nous essayons donc de bien faire les choses de part et d’autre. Les médicaments biologiques ne génèrent pas le même flux de trésorerie que les médicaments à petites molécules – on parle ici des pilules et des comprimés fabriqués par les grandes sociétés pharmaceutiques. Les sociétés de biotechnologie comme Amgen travaillent dans la majorité des cas sur des molécules biologiques, qui ont leur propre cycle de vie. Selon nous, les flux de trésorerie des molécules biologiques sont plus durables que ceux des autres médicaments pharmaceutiques, comme les pilules : à l’expiration de leur brevet, les flux de trésorerie s’effondrent pratiquement du jour au lendemain.

Ce n’est pas ce qui se passe avec les produits biologiques, qui eux génèrent des flux de trésorerie stables sur une plus longue période. Cette stabilité relative nous permet de mieux gérer notre bilan, et de conserver un niveau d’endettement supérieur à ce qu’il pourrait être si notre portefeuille n’était composé que de médicaments à petites molécules.

Notre voulons avoir un solide bilan. Nous devons conserver notre note « catégorie investissement »; c’est important pour nous, pour nos investisseurs et pour nos créanciers. C’est pourquoi nous souhaitons que l’endettement ait un poids approprié dans notre structure de capital.

Je ne veux pas en dire plus sur l’acquisition de Horizon, Rui. Seulement qu’au moment de la transaction, nous avons mentionné que nous nous attendions à ce que notre endettement revienne à son niveau d’avant l’annonce d’ici 2025, ou dans les trois ans.

Rui Cardoso : Très bien. Vous lancez actuellement trois nouveaux produits : l’Evenity pour l’ostéoporose, le Lumakras pour le cancer et le Tezspire pour l’asthme. Vous élargissez aussi la gamme de produits Otezla pour le psoriasis en première ligne. Cela ouvre tout un monde de possibilités.

 

Que pouvez-vous nous dire sur votre portefeuille actuel et les occasions de développement de vos activités?

 

Bob Bradway: J’ajouterais le Repatha à votre liste. Je suis ravi que l’on parle de l’Evenity, du Lumakras et du Tezspire, nos trois lancements récents. Mais j’aimerais aussi vous dire quelques mots sur le Repatha.

Commençons par celui-là, justement. Nous avons publié des données à long terme sur la valeur de ce médicament qui vise à réduire le cholestérol à lipoprotéines de faible densité (LDL) chez les personnes présentant un risque élevé d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral. J’aimerais rappeler, Rui, que les maladies cardiaques sont la plus grande cause de mortalité dans le monde, et la cible, en matière de prévention, c’est le cholestérol LDL, qu’on appelle aussi « mauvais cholestérol ». Notre médicament, le Repatha, est un anticorps qui réduit de façon novatrice le cholestérol LDL. Et il est très efficace, parce qu’il permet une réduction du LDL de l’ordre de 60 à 70 %. Ce que montrent les données issues de notre étude ouverte à long terme, c’est que plus tôt on commence le traitement, mieux c’est.

Autrement dit, ce traitement augmente les chances de réduire les risques de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral ou d’autres problèmes associés à un taux élevé de LDL. Ces données à long terme sont donc très encourageantes, et nous pensons qu’elles convaincront les cardiologues, les médecins généralistes et les patients de la nécessité de traiter l’hypercholestérolémie LDL dès que le diagnostic est établi.

Nous pensons que le Repatha se taillera une place très importante dans le secteur des maladies cardiovasculaires et, plus largement, dans celui de la santé publique. Pour ce qui est de l’Otezla, comme vous le savez, Rui, nous avons publié dernièrement des données qui montrent son efficacité contre le psoriasis léger. Cela nous donnera ainsi l’occasion de parler du continuum de cette maladie aux personnes qui en sont atteintes.

Ce qu’il faut retenir, Rui, c’est que, quelle que soit son étendue, le psoriasis résulte d’une maladie auto-immune, ou systémique.

L’Otezla est le premier – et le plus utilisé – des traitements oraux pour ces patients. Nous sommes enthousiastes à l’idée de poursuivre son développement à long terme, parce que c’est une occasion à saisir pour nous de pouvoir offrir un traitement à tous les stades de la maladie aux patients – et un avantage pour eux.

Il y a aussi l’Evenity, comme on l’a dit. L’ostéoporose est un problème mondial, et nous sommes un leader mondial dans le traitement de cette maladie. L’Evenity s’adresse aux femmes souffrant d’ostéoporose qui présentent un risque élevé de fracture; il s’agit d’un traitement très efficace favorisant la reconstruction des os, la protection du squelette et la prévention des fractures aux conséquences parfois irréversibles. Nous voyons ce médicament comme complémentaire au Prolia, notre autre traitement phare à l’échelle mondiale dans le traitement de l’ostéoporose.

La combinaison de l’Evenity et du Prolia offre donc aux femmes post-ménopausées une protection très intéressante contre les fractures qui peuvent, comme je l’ai dit, avoir des répercussions désastreuses. Les gens sont toujours surpris d’apprendre qu’environ 25 % des femmes qui font une chute et se fracturent la hanche après la ménopause décèdent dans les douze mois qui suivent, en partie à cause de la perte de mobilité et des autres conséquences d’une fracture traumatique de ce type-là. Ensemble, le Prolia et l’Evenity représentent donc une solution pour renforcer les os et prévenir ce genre d’accident.

Le Lumakras et le Tezspire, deux médicaments commercialisés l’année dernière, ont généré des ventes de 250 millions de dollars au cours de leur première année. Le Lumakras est un traitement contre le cancer. Il cible particulièrement le cancer du poumon non à petites cellules présentant une forme de mutation génétique connue depuis de très nombreuses années, mais pour laquelle – après 40 ans de recherche – il n’existait pas de traitement. C’est le vide qu’est venu remplir notre nouveau médicament, le Lumakras. Il s’agit d’une percée enthousiasmante et importante dans le domaine des traitements ciblés contre le cancer. Nous sommes très heureux des possibilités que ça génère, et nous allons continuer nos recherches dans cette voie. Il s’agit d’un moment fort, l’aboutissement de 40 ans d’efforts pour atteindre un objectif ambitieux.

Le Tezspire est un nouveau médicament biologique que nous avons récemment mis en marché pour les personnes souffrant d’asthme sévère non contrôlé. Il s’avère déjà très efficace dans les milieux cliniques où des médecins le prescrivent déjà – soit dit en passant, ils sont des millions de patients à ne trouver aucun soulagement avec les autres traitements. Ce médicament est particulièrement intéressant, parce qu’il semble fonctionner pour un large éventail de patients asthmatiques. Ainsi, les médecins n’ont pas à stratifier les cas d’asthme sévère non contrôlé selon la mesure de leur fonction immunitaire, un indicateur indispensable pour choisir parmi les autres options thérapeutiques. Je le répète, c’est un traitement efficace qui est né d’une approche totalement nouvelle de la maladie.

Rui Cardoso: Très bien. Chez Beutel, nous accordons de l’importance à ce qui est tangible. Dans notre évaluation, nous ne tenons pas compte des médicaments en cours de développement, sauf s’ils sont en phase trois et que nous pensons qu’ils sont susceptibles d’être approuvés. Nous privilégions les sociétés pharmaceutiques qui, comme Amgen, misent à fond sur l’innovation et ont la capacité d’étoffer leur portefeuille au moyen de la recherche et du développement.

 

Pouvez-vous nous parler des médicaments que vous mettez au point à l’heure actuelle, mais aussi des médicaments que vous souhaiteriez commercialiser?

 

Bob Bradway: Je comprends votre approche. Je voudrais juste dire que, dans certains secteurs pharmaceutiques, par exemple l’oncologie, les essais cliniques peuvent aboutir parfois très rapidement à un enregistrement. Nous avons un médicament en cours d’évaluation pour le cancer du poumon à petites cellules, une maladie virulente – et les recherches dans ce champ ont stagné très longtemps. Si les patients répondent généralement très bien à un traitement de première ligne, disons la chimiothérapie, le cancer récidive malheureusement dans la grande majorité des cas, et de manière très agressive.

Nous avons un médicament qui se révèle d’une efficacité impressionnante chez ces patients. Nous avons donc entamé un essai en vue d’un enregistrement. Même si, techniquement, c’est considéré comme un médicament de phase 2, il pourrait passer en accéléré à l’enregistrement, sans suivre le parcours habituel en trois phases. L’AMG 757, notre médicament contre le cancer du poumon à petites cellules, mérite donc certainement une attention particulière.

Même s’il reste à un stade précoce de développement, un autre médicament de notre portefeuille retient énormément l’attention en raison d’une ampleur de l’effet – encore une fois – hautement significative. Il s’agit un médicament connu sous le nom d’AMG 133, pour l’obésité.

Nous abordons cette maladie selon un angle légèrement différent par rapport à nos pairs ou concurrents. L’AMG 133 combine de façon unique deux molécules qui viennent agir sur deux hormones dites « incrétines », ce qui, données à l’appui, permet de réduire considérablement le poids des patients obèses. Ainsi, dans un essai de phase 1 relativement restreint, nous avons pu obtenir une perte de poids de 15 % en douze semaines. Un résultat spectaculaire sur une si courte période, avec des effets secondaires qui semblent gérables. Cette étude suscite donc beaucoup d’intérêt. Nous sommes à l’étape de recrutement pour un essai clinique de phase 2, et pourrons vous en dire plus là-dessus au fur et à mesure. Voilà un exemple de molécule inhabituelle dont l’efficacité a été démontrée très tôt, et qui nous permettra de nous attaquer à un problème de taille dans le monde, à savoir l’obésité.

Plus nous en apprenons sur l’obésité, plus nous voyons qu’elle cause de nombreuses autres maladies. Si nous voulons prévenir ces maladies, comme le diabète de type 2, nous devons envisager le traitement de la source. Il y a beaucoup d’autres maladies, peut-être même une douzaine, qui sont liées à l’obésité. Plus on vit longtemps avec de grandes quantités de graisse, plus le risque de développer l’une de ces maladies augmente. D’après nous, la science montre de manière assez convaincante que s’il existe des traitements sûrs et efficaces contre l’obésité, il faut les prendre en considération pour prévenir les maladies chroniques à un stade ultérieur de la vie.

Rui Cardoso: En ce qui concerne la dimension réglementaire de vos activités, la révision du prix des médicaments revient régulièrement sur la table, et les secteurs pharmaceutique et biotechnologique semblent être régulièrement la cible des gouvernements et des payeurs. Quelle est l’incidence de la réglementation sur vos activités?

 

Qu’en est-il des dispositions relatives à la négociation du prix des médicaments sur ordonnance dans le cadre de la Inflation Reduction Act (Loi sur la réduction de l’inflation)? Est-ce que cela affectera vos activités?

 

Bob Bradway : Cette loi est regrettable pour les patients, et le secteur devra en supporter les conséquences. Amgen en ressentira les effets comme tous les autres acteurs du secteur, parce que nous serons tous également touchés. Notre portefeuille est davantage axé sur les médicaments biologiques, et certaines dispositions de cette loi favorisent cette catégorie de médicaments par rapport aux médicaments oraux, aux pilules et aux comprimés. D’un point de vue général, par contre, ça va nuire à l’innovation, en particulier en oncologie. C’est ce qui nous préoccupe, tout comme d’autres acteurs du secteur, et nous nous efforcerons de sensibiliser les législateurs sur ce point. Le problème, c’est que la loi permettra au gouvernement de contrôler le prix des médicaments avant l’expiration de leur brevet. Elle amenuise la période dont nous disposons pour rentabiliser nos médicaments, surtout les médicaments oraux ou à petites molécules.

Malheureusement, tout ça fera obstacle au processus de développement des médicaments contre le cancer. Étant donné que notre fenêtre de rentabilisation est réduite dans certains domaines, nous devrons investir notre capital intelligemment. En fait, ce sera un véritable boulet pour le secteur. Mais voilà, c’est notre nouvelle réalité, et nous devons tout de même, dans ce contexte, être en mesure d’obtenir un rendement intéressant sur notre capital investi. Et nous pensons pouvoir le faire malgré ce changement. Les contrecoups de la nouvelle loi devraient se manifester seulement après 2030. C’est donc sur son impact à long terme sur le secteur que nous devons nous concentrer.

Rui Cardoso : Comme le temps dont nous disposons est limité, nous allons devoir conclure là-dessus. Comme actionnaires, nous sommes très satisfaits de notre placement dans Amgen. Nous tenons à vous remercier, Robert, d’avoir pris de temps de nous parler plus amplement d’Amgen, ce qui nous a permis de lever le voile sur notre processus d’investissement. Nous aimerions aussi remercier tous les participants. Si vous avez des questions, veuillez communiquer avec votre représentant de Beutel Goodman. En outre, Amgen a proposé de communiquer directement avec les conseillers financiers qui souhaitent en savoir plus sur ses activités. Si ça vous intéresse, demandez à votre directeur régional de transmettre vos coordonnées à Amgen. Merci à toutes et à tous!

Merci Robert, c’était très intéressant.

Bob Bradway: Merci de votre intérêt, Rui.

 

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